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Le blog de Verneuil sous coucy par kate nana

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Les boulangers de Péronne

Publié le 5 Janvier 2017 par kate nana in PICARDIE, VIE QUOTIDIENNE, valeurs, autres, tourisme dans l aisne, politque actualité

Le coup de gueule des boulangers de Péronne

Défenseurs du commerce de proximité, les boulangers de la rue Clémenceau à Péronne ont une manière bien à eux d’afficher leur courroux.


La boulangerie «
Magalie et Franck
» se fait l’avocate du commerce de proximité.
La boulangerie « Magalie et Franck » se fait l’avocate du commerce de proximité.

En cette matinée d’hiver où le soleil parvient péniblement à percer une brume poisseuse, les clients défilent à la boulangerie artisanale péronnaise « Magalie et Franck ». Pour situer la boutique dans la ville, sachez que quelques pas suffisent pour rejoindre la Poste de la rue Clemenceau.

«  C’est toujours comme ça  », glisse la boulangère entre deux habitués avec qui elle partage quelques mots de nouvelle année. Tous n’ont peut-être pas aperçu, scotchée sur la vitrine, une lettre. Les mots qu’elle contient expriment autant un plaidoyer pour le commerce de proximité qu’un ras-le-bol. «  Peut-être que ça interpellera les pouvoirs publics  », espère le boulanger.

La feuille A4 est affichée depuis plusieurs jours. Des extraits plutôt qu’une longue description : «  Un triste record des fermetures de petits commerces. Nous en payons également le prix dans notre ville. Écrasés par ces grandes surfaces qui ne cessent de s’agrandir (…), ces enseignes franchisées qui arrivent sans remords  ». Où l’on songe à la chaîne Marie-Blachère qui s’installera à Albert, à toutes celles qui ont pullulé à Saint-Quentin ces dernières années, détournant la clientèle des boulangeries de quartier.« Nos armes sont la clientèle »

Et la lettre de faire état, en substance, d’une distorsion de concurrence : «  Écrasés par toutes les charges de plus en plus lourdes et difficiles à honorer, personne pour aider les petits commerces (…). Les gros groupes dans la tourmente ont des secours, nous petits commerçants, crevons (…). Nous, nous ne créons pas d’emploi précaire, payés au ras des pâquerettes pour faire baisser le chômage. Nos emplois et employés sont à temps complet, les heures du dimanche, les jours fériés majorés  ».

Alors, le petit mangé par le gros, le géant Goliath terrassant finalement David au terme d’un combat déséquilibré ? Pas tout à fait. Ou tout au moins, pas encore : le petit, la boulangerie, David (qui d’ailleurs deviendra roi) n’a pas dit son dernier mot dans cette lettre. Et a des arguments à faire valoir : «  Nos armes sont la clientèle, nous essayerons de continuer à vous servir au mieux tous les jours  ». La boulangerie « Magalie et Franck » existe – et est toujours vaillante - depuis dix ans.

Les mots qui interpellent sont ceux situés en bas du feuillet, d’un caractère rouge et en capitale, captant le regard : «  Nous sommes en deuil, nous avons le regret de vous annoncer la mort de notre commerce  ». Ceux qui les précèdent modifient le sens de la phrase puisqu’il est écrit, en plus petit caractère : «  Nous ne souhaitons pas mettre (cette) affiche sur notre vitrine  ».

On l’aura compris, le but est d’inciter à jeter un regard sur le courrier et à bien lire tout l’argumentaire qui est déroulé.

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