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Le blog de Verneuil sous coucy par kate nana

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La Cathédrale Notre Dame d'Amiens

Publié le 6 Décembre 2016 par katenana

La Cathédrale Notre Dame d'Amiens

La cathédrale Notre-Dame d'Amiens est la plus vaste de France par ses volumes intérieurs (200 000 m3). Avec les cathédrales de Chartres et de Reims, elle est considérée comme l'archétype du style gothique classique, comprenant aussi des éléments des phases suivantes du style gothique, du gothique rayonnant (notamment le chevet) et du gothique flamboyant (notamment la grande rosace de la façade occidentale, la tour nord et les stalles). Sa longueur hors oeuvre est de 145 mêtres et sa hauteur sous voute de 42,30 mètres (proche du maximum supportable pour cette architecture).

Monument historique en France, depuis 1862, elle est inscrite depuis 1981 au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Amiens Cathedrale facade


Les travaux de construction débutèrent en 1220 et la pose de la première pierre se déroula dit-on dans l'allégresse. Peu auparavant on avait reculé l'enceinte de la ville dont la population avait fort augmenté. En 1190, les remparts avaient été reculés A l'est et peu après en 1193, au sud. Les bâtisseurs bénéficiaient de ce fait d'un espace agrandi à l'intérieur de la nouvelle enceinte (dite de Philippe-Auguste) et purent ainsi prévoir un sanctuaire de dimensions gigantesques (145 mètres de long sur 70 de large au transept). Il fallut cependant détruire l'église Saint-Firmin-le-Confesseur qui occupait l'emplacement prévu pour le bras nord du transept, ainsi que l'Hôtel-Dieu qui aurait empêché la construction de la tour nord de la façade principale. Contrairement à la règle habituelle, les travaux commencèrent par la nef. La cathédrale continua pense-t-on à utiliser provisoirement le choeur de l'ancienne église romane.

En ce début du XIIIe siècle, période du règne de Philippe-Auguste, Amiens vivait en pleine prospérité. La ville profitait de la proximité des Flandres dont l'activité drapière était florissante, ainsi que des foires de Champagne toutes proches. Mais c'était le commerce de la guède ou pastel des teinturiers, utilisée pour la teinture des draps et cultivée dans la région, qui assurait à la bourgeoisie amiénoise la base de sa fortune. Amiens en avait le quasi-monopole et l'évéché d'Amiens participait à la prospérité générale. Les généreux donateurs ne manquaient pas, et les ressources de l'évéché lui permettaient de financer ce chantier gigantesque.

Robert de Luzarches étant décédé en 1222, ainsi d'ailleurs que l'évéque Evrard de Fouilloy, le nouvel évéque, Geoffroy d'Eu, confia la suite des travaux à Thomas de Cormont. Les dons affluaient de tous côtés et le chantier avançait rapidement de ce fait. En 1228, les murs de la nef atteignaient déjà le niveau de la naissance des voutes. Cette même année Renault de Cormont succéda à son père comme maître d'oeuvre. La nef fut achevée vers 1230.

Vers 1236, à la mort de Geoffroy d'Eu, la grande façade s'élevait déjà jusqu'aux corniches situées au-dessus de la rosace, et la base du transept était édifiée.

Le nouvel évèque Arnoult s'attela dès lors à l'édification du choeur, et on construisit les chapelles rayonnantes. Mais dès 1240, les travaux ralentirent, le budget étant épuisé. On put cependant terminer le déambulatoire, d'Arnoult fut inhumé en 1247.

Le nouvel évèque, Gérard de Coucy se soucia fort peu des travaux, lesquels se réduisirent à peu de choses entre 1247 et 1258. Cette année-là vit un incendie ravager les chapelles absidiales. Ce sinistre eut pour effet de fouetter l'ardeur des bâtisseurs et des bienfaiteurs, et les travaux reprirent à bon rythme jusqu'en 1269, année ou le choeur fut terminé. La cathédrale gothique était dès lors opérationnelle, bien que les tours ne soient pas terminées.

Près de deux décennies plus tard, l'évèque Guillaume de Mâcon fit encore élever une flèche (la premiére) et fit exécuter diverses petites modifications au niveau du choeur et du chevet. Ces travaux se terminèrent en 1288. Cette année là, le labyrinthe fut créé, toujours sous la direction de Renault de Cormont. 1288 est la date retenue pour la fin de l'édification de la cathédrale. Les tours de la façade occidentale n'étaient toujours pas terminées. Au total cependant, l'édification avait été assez rapide puisque l'essentiel était fait. Cela donne à Notre-Dame d'Amiens une unité architecturale qui n'existe que rarement chez ses rivales.

Labyrinthe Cathedrale Amiens


La construction de la cathédrale d'Amiens a été fort importante pour le développement de la rationalisation des chantiers médiévaux et la taille en série des pierres. Dès le début de la construction en effet, Robert de Luzarches avait conçu quatre types différents de pierres qui furent fabriquées en série. Les pierres utilisées provinrent surtout des grandes carrières de Picquigny qui appartenaient aux chanoines de cette paroisse. Un contrat datant de 1234 nous est parvenu et fait état de cinquante livres parisis pour onze ans à payer aux chanoines de Picquigny. Les pierres furent acheminées par bateau sur la Somme jusqu'à la ville d'Amiens. On utilisa aussi des pierres provenant des carrières de Croissy, Domélier et Bonneleau.

De 1290 à 1375, on construisit les chapelles latérales de la nef, non prévues dans le plan initial. Elles sont au nombre de onze, six au nord et cinq au sud, les plus anciennes à l'est, les dernières à l'ouest.

La tour sud de la cathédrale fut achevée en 1366 seulement. La tour nord posa quelques problèmes : en 1375, on dut construire une contre-butée à la tour nord, rendue nécessaire à cause de la déclivité du terrain. En 1385 se déroula en la cathédrale le mariage de Charles VI et d'Isabeau de Bavière. En 1402, le couronnement de la tour nord fut enfin réalisé.

En 1470, le duc de Bourgogne Charles le Téméraire, désireux de s'emparer d'Amiens avait installé son campement à Saint-Acheul. D'après Olivier de la Marche, il fut tellement ébloui par la grandeur de l'édifice qu'il interdit expressément à son artillerie de tirer sur le bâtiment.

En 1498, Pierre Tarisel était maitre des ouvrages de maçonnerie. Il s'aperçoit qu'une catastrophe imminente se prépare et va causer l'écroulement de la cathédrale. A l'époque on n'avait pas oublié le désastre survenu en 1298 à la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais, dont le choeur qui s'élevait à 47 mètres s'était écroulé. Des travaux d'urgence sont nécessaires et sont effectués pour renforcer les arcs-boutants de la nef et du transept. De plus, les gros piliers de la croisée du transept boudent sous l'effet de la poussée des grandes arcades s'élevant à 42,3 mètres. Dans un éclair de génie, il va alors cercler presque tout l'édifice d'un chaînage de fer fabriqué en Espagne, le meilleur de l'époque. Ce chaînage court dans le triforium de la nef et des transepts, encerclant presque tout l'édifice. Il est toujours en place aujourd'hui. Il ne fallut guère plus d'un an pour régler le problème. La cathédrale fut ainsi, non seulement sauvée à l'époque d'une destruction certaine, mais aussi rendue bien plus robuste pour les siècles à venir.

De 1508 à 1519 eut lieu la création des magnifiques stalles du choeur. Elles étaient au nombre de 120 à l'origine, il en reste 110 à ce jour.

En 1528, la flèche de la cathédrale ayant été détruite par la foudre, on procéda à l'édification d'une nouvelle, celle que nous connaissons aujourd'hui. Son sommet est à 112,70 mètres du sol.

La rosace occidentale, dont le sommet est situé à 42 mètres, fut refaite au XVIe siècle dans le style gothique flamboyant, cela sur ordre du maire de la ville.

Cathedrale Amiens Rosace


Au XVIIIe siècle, on procéda à une refonte importante de la décoration du choeur. Ainsi le jubé, détruit en 1755, fut remplacé par une superbe grille "rocailles", oeuvre de Jean Veyren d'après les plans de Michel-Ange Slodtz. Ce chef-d'oeuvre fut terminé en 1768. La clôture du choeur, du début du XVe siècle, fut en même temps détruite en grande partie. De superbes statues et une remarquable cathèdre baroque firent également leur apparition. Mais toutes ces innovations épuisaient le trésor, et de ce fait l'entretien de l'édifice était gravement négligé. Des réparations auraient du être faites au niveau des arcs-boutants du choeur, mais faute d'argent on laissa les choses s'aggraver.

A la Révolution, Notre-Dame d'Amiens a fort peu souffert comparativement à bien d'autres sanctuaires français. Les Amiénois réussirent à préserver leur patrimoine des atteintes des vandales de la Révolution, telles les troupes du conventionnel Joseph Lebon qui en 1793 exercèrent d'innommables cruautés en la ville voisine d'Arras. Il y eut bien quelques fleurs de lys, quelques croix et même quelques statues supprimées (notamment les dosserets fleurdelisés des stalles). Mais ce fut très marginal. Les grandes et petites statues des différents portails ainsi que celles de la galerie des rois restèrent donc intactes.

La cathédrale fut transformée en Temple de la Raison et de la Vérité. On peut voir aujourd'hui la statue de sainte Geneviève convertie en déesse Raison, sur l'autel de la chapelle du Puy Notre-Dame, à gauche dans le croisillon sud du transept.

Au XIXe siècle, Eugène Viollet-le-Duc, qui avait dressé un rapport alarmant sur l'état de la cathédrale, peu ou pas entretenue au cours du XVIIIe et du début du XIXe siècle, procéda à une restauration parfois controversée de l'édifice tout au long d'une période de 25 ans. Il y a en effet incorporé des éléments que le monument légué par le Moyen âge n'avait jamais possédés. Il ajouta ainsi, au sommet de la grande façade, une galerie visant à réunir les deux tours : la galerie des Sonneurs.

En juillet 1918, lors de la dernière offensive allemande à l'ouest, la cathédrale tomba sous le feu des troupes impériales allemande. Mais à la demande instante du pape Benoït XV, les Allemands cessèrent de prendre le sanctuaire comme cible. La cathédrale fut ainsi sauvée. Peu après l'armée allemande recula au loin, et tout rentra dans l'ordre.

En mai 1940, lors des bombardements allemands qui affectèrent gravement la ville, la cathédrale fut également quasi miraculeusement épargnée...

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